Dans un monde où le stress quotidien est de plus en plus intense, les indicateurs de santé bas­culent vite dans le rouge si l’on n’ap­prend pas à gérer le stress, que ce soit en dormant bien ou en pratiquant une activité physique régulière. À tel point que l’on se demande quel est l’impact réel du stress sur notre cer­veau. Pour la première fois, l’équipe de Sudha Seshadri, de l’université du Texas à San Antonio, l’a évalué chez l’homme en bonne santé : le stress réduit le volume du cerveau et altère les fonctions cognitives, notamment la mémorisation.

Les chercheurs ont étudié les don­nées de la cohorte Framingham Heart Study, regroupant plus de 2 200 per­sonnes âgées en moyenne de 48,5 ans, ne souffrant d’aucun trouble neurologique ou psychiatrique. Ces dernières ont subi des mesures de leur taux sanguin de cortisol, la principale hormone du stress, avant de passer une IRM cérébrale ainsi que des tests cognitifs. Les résultats ont révélé que la concentration sanguine moyenne en cortisol des sujets est de 12,92 micro­grammes par décilitre, un tiers des participants ayant un taux faible (infé­rieur à 10,8), un tiers ayant un taux élevé (supérieur à 15,8), le dernier tiers se situant entre les deux. Mais surtout, les personnes les plus stressées ont un cerveau plus petit que celui des deux autres groupes, avec notamment moins de substance grise (formée par l’ensemble des corps cellulaires des neurones) dans les cortex frontal et pariétal (impliqués notamment dans les fonctions exécutives comme la planifi­cation, l’inhibition et l’orientation spa­tiale). Les sujets ayant des taux de cor­tisol élevés présentent également une altération plus importante de la subs­tance blanche, constituée des prolon­gements des neurones et impliquée dans la transmission des informations. Et ces changements structuraux s’ac­compagnent de déficits cognitifs : les personnes les plus stressées réus­sissent moins bien des tâches de mémorisation et d’attention.

Le stress altérerait déjà le cer­veau des personnes d’âge moyen, en bonne santé, c’est-à-dire bien avant les premiers signes de vieillis­sement cérébral et d’éventuelles pathologies.

Bibliographie

  • J. B. Echouffo-Tcheugui et al., Neurology, le 20 novembre 2018.Références

Références

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