Comment imaginer ce que sera le futur de la formation ? La première Agora du mois de mars de cette année nous a donné des indices intéressants. Mon pronostic : le futur de la formation ne sera pas technologique !

Les offres de MOOC, de e-learning ou blended learning, de plateformes d’échange telles que Moodle ou d’auto-formation via des tutoriels sur Internet ne vont bien évidemment pas disparaître. Elles vont même être de plus en plus utilisées, mais ne remplaceront pas la formation présentielle, ciblée et personnalisée.

Ceci pour deux raisons. La première est le constat que ces moyens de formation, s’ils permettent une grande flexibilité d’apprentissage pour les apprenants et une réduction des coûts pour l’entreprise, ne sont pas adaptés à n’importe quelle thématique. Ils ne m’ont, de plus, jamais été rapportés comme étant pédagogiquement plus efficients que la formation en présentiel.

La deuxième raison que je vois est qu’en tant qu’êtres de relations, nous avons besoin, pour une grande partie d’entre nous, dans le processus d’apprentissage, d’échanger avec nos semblables, nous avons besoin de faire des liens sur nos expériences communes, nous avons besoin de contextualiser une problématique de manière spécifique nous avons besoin et d’avoir des réponses directes à des questions directes. Des besoins que les êtres humains auront encore dans le futur…

Fort de ces constats, je vois mal le formateur disparaître du paysage de la formation. Tentons alors de mieux cerner les « spécificités » du formateur du futur. Un spécialiste de thématiques spécifiques ?

Plus certainement le spécialiste du processus de l’apprentissage et de l’intégration de solutions dans des contextes spécifiques. Il possèdera une bonne culture générale et une capacité de synthèse propre à aborder et à résoudre dans des délais très courts, des problématiques complexes. Il sera à même de trouver les réponses aux questions qui lui seront posées et de contextualiser ces dernières avec la réalité du terrain de ses apprenants. Il sera un acteur de proximité et de confiance qui utilisera des moyens propres à motiver et donner du sens aux éléments abordés. Il possédera des compétences élevées en matière de savoir être et aura de très bonnes connaissances de l’humain et de son mode de fonctionnement. C’est une personne qui revisitera régulièrement ses pratiques et qui réalisera de manière permanente un travail d’introspection et de supervision.

Sur un plan technique, il sera à même de travailler avec des technologies aussi variées que complexes, car il est fort probable qu’il soit amené à intervenir sur des formations courtes, en utilisant des modalités pédagogiques différentes, comme le face à face, l’intégration d’éléments théoriques dans des modules e-learning, les webinaires ou la visio-conférence, pour n’en citer que quelques-unes.

Il sera totalement éclectique. Mais en fait, s’agit-il vraiment du formateur du futur ?

Références

  • Article rédigé par Alain Binggeli formateur, consultant et coach en entreprise, société Organize à Morges.
  • Article publié dans l'Agora (Revue des formateurs romands - ARFOR) d'octobre 2015

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