En tant que formateurs, nous avons, outre la responsabilité de dispenser une matière dans un domaine dont nous sommes réputés comme expert, celle de partager notre savoir de manière ludique, pertinente, motivante et en adéquation avec le contexte des participants. Tout ceci, de plus en plus souvent, face à des classes aux connaissances et aux attentes hétérogènes et à la disponibilité limitée.

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Se pose dès lors la question de notre réelle responsabilité de formateur sur les connaissances acquises ou non par les participants au sortir de nos interventions. Car s’il est clair que nous devons satisfaire le client, j’ai la conviction que pour atteindre un résultat satisfaisant, tant pour l’apprenant que pour le mandant, un certain nombre d’éléments doivent être réunis.

N’étant pas magicien moi-même, il me semble opportun dans toute action de formation, de donner à chacun sa part de responsabilité. A l’heure ou l’information est disponible en permanence pour tous, j’estime qu’il est de ma responsabilité de formateur de bien connaître ma matière, de me tenir au courant des tendances et des innovations dans le domaine abordé et d’être en congruence avec la matière que je dispense. Il m’est parfois malaisé de refuser un mandat car, comme tout individu vivant dans notre système économique, je suis partagé entre le fait de gagner ma vie et de fournir des prestations en adéquation avec mes propres valeurs. C’est de ma responsabilité que de suivre des règles éthiques et, dans certains cas, de me muer en fin négociateur.

Le formateur peut avoir une autre responsabilité hors de son cadre d’expertise, car le mandant doit aussi, dans le processus de formation, assumer sa part. Beaucoup d’entreprises sont sous pression avec des marges qui s’amenuisent, des flux déjà tendus et des contraintes de plus en plus complexes à gérer. Dans ce contexte, il est important pour l’entreprise que la formation se réalise rapidement, sur une durée courte, qu’elle soit efficace pour que le collaborateur puisse vite mettre en pratique ce qu’il a compris pendant la formation. En tant que professionnel, il me paraît essentiel d’amener le client à reconsidérer le rôle du temps dans le processus d’apprentissage d’un individu. Ceci pour qu’il puisse intégrer efficacement ce qui lui a été transmis. Le temps est certes une composante rare, mais surtout une donnée indispensable pour se former et pour intégrer, dans sa pratique quotidienne, le contenu abordé en formation. Il y a là un réel retour sur investissement, avec un impact positif sur le collaborateur lui-même et sur son environnement, donc une répercussion positive pour l’entreprise. A ce niveau, le formateur-négociateur, expert du processus d’apprentissage, joue un rôle prépondérant auprès du client afin de l'amener à prendre ses propres responsabilités.
Pour le collaborateur, si le temps passé en formation est perçu non comme une perte de temps avec du travail à rattraper, mais comme un investissement à long terme pour gagner en bien-être et efficacité, il est également de sa propre responsabilité de prendre sur ses heures de travail et son temps libre pour intégrer la matière. Là encore, le formateur-sensibilisateur joue un rôle prépondérant, car qui d’autre que lui peut sensibiliser les apprenants sur leurs responsabilités dans le processus d’apprentissage ?

Dans une société en constante évolution, le collaborateur-apprenant se doit de maintenir un niveau de connaissance constant et suffisant pour maintenir son employabilité, tant sur le marché du travail qu’au sein de sa propre entreprise. Car notre société veut de la croissance et de la performance. Et toutes deux relèvent de la responsabilité individuelle.

Références

  • Article rédigé par Alain Binggeli formateur, consultant et coach en entreprise, société Organize à Morges.
  • Article publié dans l'Agora (Revue des formateurs romands - ARFOR) d'avril 2016

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