Hyperconnectés, grâce à ce que la technologie a de mieux à nous offrir, nous sommes submergés d’informations 24h sur 24 ou que nous nous trouvions. Et finalement, pour quels types d’informations et quels besoins ?
Une overdose d’informations !
Le mot infobésité est un néologisme (création de nouveaux mots), revendiqué par les Américains et les Canadiens, pour désigner le sentiment de trop-plein, d'overdose d'informations qui nous envahit et donne naissance à une nouvelle pathologie. Une surcharge non pas pondérale, mais digitale.
Il y a lieu d’ajouter à cela un conditionnement sociétal qui incite à se sentir obligé de répondre à toute requête émanant de tiers, au travers des e-mails, des appels téléphoniques et des réseaux sociaux. Vous avez là un cocktail explosif dont notre système neuronal, qui ne peut traiter consciemment qu’un élément à la fois, ne saurait emmagasiner sans des conséquences désastreuses pour son hôte.
Les effets du traitement de cette surabondance d’informations sont connus comme, le manque de temps pour réfléchir, le manque de créativité pour la résolution de problèmes ou l’élaboration stratégies, la non-disponibilité pour se former, l’absence de moments dédiés à la prise distance et au repos. A terme, cet état de fait peut générer un sentiment de perte de sens et amener à l’épuisement.
Les chiffres de la surconsommation
Pour bien comprendre ce qui arrive à notre société, voici quelques chiffres :
- L’humanité a produit au cours des trente dernières années plus d’informations qu’en deux mille ans.
- Au XXIe siècle, une édition du week-end du New York Times contient plus d’informations qu’une personne n’en recevait durant toute sa vie au XVIIe siècle en Angleterre.
- La quantité d’informations générée au format numérique double tous les quatre ans.
- Un employé reçoit aujourd’hui dix fois plus d’informations qu’il y a quinze ans et consacre un tiers de son temps de travail au tri de ces informations.
- Voici le temps qu’il a fallu aux différents médias pour atteindre 50 millions d’utilisateurs :
- La radio = 38 ans.
- La télévision = 13 ans.
- L’Internet = 3 ans.
- Facebook = 12 mois.
- Twitter = 9 mois.
Ces chiffres, publiés par le cabinet McKinsey (article du Temps, 29 décembre 2015), permettent de saisir la révolution qui a eu lieu. Avec 2,27 milliards d’utilisateurs (chiffres 2018), Facebook est l’emblème de ce changement de paradigme.
Selon IBM, beaucoup de grandes entreprises sont incapables d’interpréter jusqu’à 90% des données qu’elles génèrent (chiffres 2011).
En 2018 pendant une minute…
- 473 000 tweets sont publiés.
- 3,8 millions de requêtes sont effectuées sur Google.
- 13 millions de SMS sont envoyés.
- 50 000 photos sont publiées sur Instagram.
- 160 millions d’e-mails sont envoyés.
- 4,2 millions de vidéos sont vues.
- 100 000 heures de contenu sont consommées sur Netflix.
- 750 000 titres sont écoutés sur Spotify.
Qui est touché ?
Pour peu que vous soyez en activité professionnelle ; que vous souhaitiez vous tenir au courant de ce qui se passe en dehors de votre entourage proche ; que vous ayez à votre disposition un accès à Internet ou un média écran ou radio ; tout le monde est touché.
En conclusion
Inutile de vous proposer d’utiliser une nouvelle application pour traiter cette masse d’informations, notre capacité neuronale n’évolue pas aussi vite que l’augmentation des informations que l’humanité produit.
Une solution, traiter uniquement ce qui est important et laisser de côté, tout ce qui est peu ou pas important, et surtout, limiter tout ce qui est de l’ordre de la simple distraction.
Pour cela, oser se rendre indisponible !
Alors, prêt(e) pour un nouveau régime ?
Références
- Article rédigé par Alain Binggeli formateur, consultant et coach en entreprise, société Organize à Morges.